Le 30 mars 1927, Versailles découvrait les automobiles du futur

NicolasThéodet

L’automobile et son industrie ont toujours eu un rapport particulier avec les Yvelines. Pour preuve, en 1927, c’est à Versailles que se soldait le Rallye des Carburants nationaux. Une randonnée cherchant à démontrer l’efficacité de certains carburants, alternatifs à l’essence. 

Les Yvelines ont toujours été un territoire d’innovation automobile. Si aujourd’hui, la recherche sur le véhicule électrique défraye la chronique, le 30 mars 1927, c’est le rallye des Carburants Nationaux qui fait la première page de l’édition « Les Nouvelles de Versailles ». Une épreuve qui « retient  actuellement l’attention des milieux industriels et militaires, particulièrement intéressés à la mise au point des procédés de traction automobile indépendants de l’essence », précise le journal.

De nombreuses personnes avaient été observer ces automobiles. © GALLICA / BNF

Le principe de ce rallye est de dévoiler les innovations des ingénieurs français pour trouver une alternative à l’essence, produit étranger et donc importé sur le territoire. L’article annonce l’arrivée de l’épreuve le 3 avril suivant. Les véhicules sont annoncés sur la place d’Armes en fin d’après-midi.

Les automobiles ont réalisé une randonnée de 3000 km

Loin de l’image d’un rallye sportif, cet événement est avant tout un moyen de prouver les avancées de la recherche automobile. « De nombreuses personnalités civiles et militaires assisteront à cette solennité qui témoignera de l’intérêt que prend la Ville de Versailles aux travaux des ingénieurs et savants qui se sont proposés de trouver, avec des produits français, un succédané de l’essence », précise l’article.

Le parcours de ces automobiles traverse l’ensemble du territoire français. Un second article sur le sujet précise que les participants ont ainsi arpenté les routes du Centre de la France, du Sud et Sud-ouest du pays avant de revenir par le Grand ouest. Une randonnée de 3 000km permettant de tester la fiabilité des modèles.

Le charbon et l’alcool, alternative au carburant

Parmi les noms des entreprises, Renault et Peugeot font partie de la liste. Alors que la marque au losange proposait un Gazogène au charbon de bois, son rival au lion favorisait quand à lui un moteur au Méthane comprimé. Un peu plus loin sur la liste, le Syndicat des Fabricant d’alcool proposait un cocktail mélangeant 50% d’alcool et 50% d’essence. Tandis que la Compagnie Générale Financière s’engage sur un moteur 100% alcool pur.

Majoritairement, les carburants français proposés sont composés de gazogène au charbon de bois. Denrée facilement récupérable au coeur des mines françaises du nord de la France, le charbon a été une source d’énergie importante au début du 20e siècle. Aujourd’hui, il n’existe aucune exploitation minière sur le territoire, étant fortement polluante, la production a été totalement interrompue en 2004 avec la fermeture de La Houve dans le bassin minier de Lorraine.