Ecologie : faire de la mer de déchets un écosystème dédié au bois

NicolasThéodet

Le Département des Yvelines s’attaque à la mer de déchets. Après son nettoyage, le site devrait accueillir une grande forêt qui permettra de promouvoir la création d’un écosystème dédié au bois. Une ressource précieuse qui peut, dans certains cas, être une alternative viable au béton. 

La mer de déchets va être nettoyée. © CD78/N.DUPREY

La plaine de Chanteloup, connue pour être la plus grande décharge à ciel ouvert de France, sera bientôt une forêt. C’est le souhait de Pierre Bédier, président du Département des Yvelines. « Nous allons promouvoir la création d’un écosystème dédié au bois, à la forêt et à ses usages. Il accueillera des entreprises, un centre de ressources, ou encore un centre de qualification tourné vers les techniques de construction en bois » a expliqué le président. 

La plaine couvre 330 ha, qui sont répartis sur les communes de Carrières-sous-Poissy, de Triel-sur-Seine et de Chanteloup-les-Vignes. Un espace envahi par plusieurs tonnes de déchets issus des chantiers de la région. Devenu un lieu de décharge sauvage, il est important de redonner une fonction précise au lieu afin qu’il ne redevienne pas une décharge sauvage. 

Nettoyer le site et le protéger

La zone va être sécurisée pour éviter un retour des déchets. © CD78/N.DUPREY

Actuellement la première étape de nettoyage du site est réalisée par l’entreprise Picheta, mandatée par le Département. « Nous allons baliser les zones avec de l’amiante », explique Franck Paupardin, chef de secteur pour Picheta, « nous mettrons ensuite en place une équipe de tri afin de démarrer la phase de nettoyage. En parallèle nous évacuerons l’amiante vers notre installation de stockage des déchets »

Pour le reste des déchets, c’est une unité de tri mobile qui se chargera du traitement. Cette machine organisera et optimisera le tri des matériaux trouvés sur place qui seront ensuite valorisés. « L’objectif est de faire de ces déchets, une matière première », précise Franck Paupardin. Pour éviter tout risque de repollution de la zone, une clôture de 2290 mètres a été installée par le Département et « un gardiennage physique va être entrepris, avant d’installer un dirigeable muni de caméras », explique Claire Marlaud, responsable du projet pour le Département des Yvelines. Ce premier secteur concentre 65% des 7 000 tonnes de déchets présents sur la zone. 

Une matière première des Yvelines et éco-responsable

Les constructions en bois sont une alternative au béton. Comme ici à Vélizy. © CD78/N.DUPREY

Requalifier cette zone revêt un enjeu considérable. Outre le nettoyage des déchets, il est primordial de valoriser le site par une action écologique bénéfique pour le territoire. En plantant une forêt, le Département souhaite ainsi développer la filière bois comme procédé de construction par défaut. 

« Aujourd’hui, le bois permet de réaliser la plupart des structures bâtimentaires avec un impact carbone bien plus limité que le béton », précise Pierre Bédier, « le Département privilégiera systématiquement ce procédé dans ces appels d’offres, sauf impossibilité technique ».

Ce changement permettra ainsi de valoriser une matière première locale qui entraînera un dynamisme économique au sein même du territoire des Yvelines. Des projets qui seront positifs en termes de qualité de vie et au service du développement durable.