Des familles d’accueil pour personnes en situation de handicap

Sandrine GAYET

Cet article fait partie du dossier: Handicap : Le Département veut un territoire plus inclusif

27 familles yvelinoises accueillent des jeunes ou des adultes en situation de handicap. Plus qu’un travail rémunéré, c’est un accompagnement 24 heures sur 24, toute l’année, chez soi. Pour offrir qualité de vie et autonomie.

David et Prisca sont accueillis depuis des années chez Marie-Claude. Ils forment une vraie famille de coeur. Photo : Nicolas Duprey/CD78

Marie-Claude à Sartouville et Raïma à Elancourt ont fait un choix pas toujours compréhensible pour beaucoup : celui d’ouvrir leur maison, leur foyer, leur vie, à des personnes fragiles.

« Pour moi, ce n’est pas un métier. C’est l’envie de donner de l’amour et une meilleure vie à ceux qui n’ont pas eu de chance », précise Marie-Claude.

Elle a trouvé beaucoup de ressorts et d’aides auprès d’associations de soutien comme l’Adapei des Yvelines.

Ma vie dans une famille « de cœur »

David, qui a développé des problèmes cognitifs suite à une petite enfance maltraitante, et Prisca qui a des troubles bipolaires, sont de jeunes adultes heureux. Ils vivent depuis des années chez Marie-Claude. Tous les trois forment une vraie famille adoptive. D’ailleurs, ils l’appellent maman et se considèrent avec les enfants de Marie-Claude comme frères et sœurs.
Chez Raïma, Anne et Anne-Guillemette (57 ans) sont arrivées il y a près de neuf ans après avoir vécu en foyers. « Je me suis toujours occupée de personnes âgées ou handicapées. Pour moi, c’est une forme de solidarité naturelle », explique Raïma.

Chez Raïma, même les corvées sont source de rires. Tout le monde participe ! Photo : Nicolas Duprey/CD78

« Je suis heureuse ici »

Dans ces deux familles, l’ambiance est apaisée, l’environnement bienveillant. Un cadre solide pour des personnes vulnérables qui peuvent baisser la garde, ne plus être regardées de travers.

« Je suis heureuse ici. Je ne me sens pas différente, pas handicapée », explique Prisca, une brillante élève à la Sorbonne qui a dû arrêter net ses études à cause de son handicap.

Désormais sous traitement, elle s’est épanouie, travaille, voit des amies et passe beaucoup de temps à rire avec Marie-Claude et David.
Chez Raïma, Anne-Guillemette semble heureuse.

« Je me sens respectée. Et j’apprends à prendre soin de moi », dit Anne-Guillemette.

En journée, elle se rend toute seule dans un centre d’accueil pour personnes déficientes. « Je fais de la cuisine. J’aime bien ». Ce qu’elle préfère ? « Les contes. Je ne lis pas mais j’aime les écouter ».

Devenir accueillant familial

L’accueil familial s’adresse aux personnes en situation de handicap reconnues par la MDPH et aux personnes âgées de plus de 65 ans. Le niveau d’autonomie de la personne doit être compatible avec l’accueil familial.

Dans le cadre de la création de l’Agence Autonomie, le projet est de développer ce type d’accueil qui répond à un besoin du public comme une alternative aux accueils collectifs.

Comment faire ?

  • Demander un dossier de demande d’agrément au Conseil départemental.
    A réception, une évaluation globale du projet d’accueil du candidat sera réalisée dans un délai de 4 mois sous forme d’entretiens et de visites à domicile.

Il faut qu’une chambre d’au moins 9 m2 soit mise à disposition de l’accueilli.

  • L’agrément est délivré par le Président du Conseil départemental dont la validité est de 5 ans renouvelable. Il fixe le nombre (3 personnes maximum et 4 si couple) et le type de personnes (Personne âgée/Personne Handicapée) pouvant être accueillies et les modalités de l’accueil (temps complet ou temps partiel / temporaire ou permanent).
  • La personne accueillie (ou son représentant légal) signe un contrat d’accueil avec l’accueillant familial qui précise les droits et obligations des deux parties, les modalités matérielles et financières de l’accueil ainsi que les modalités de remplacements.
  • La personne accueillie rémunère directement l’accueillant familial sur le site CESU.fr et peut bénéficier d’aides, sous conditions, afin de financer cet accueil (allocation logement, aide sociale au titre de l’hébergement).
  • Le Conseil départemental assure le suivi social et médico-social de la personne accueillie, le contrôle des accueillants et la mise en œuvre des formations obligatoires des accueillants familiaux.
    L’agrément n’est pas nécessaire si la personne hébergée a des liens familiaux jusqu’au 4e degré (par exemple : enfants, petits-enfants, frères et sœurs, cousins germains), avec la personne qui l’accueille

Contacts

Direction de l’Autonomie : Madame BRULE Aurélie, Chargée de mission Autonomie par mail : abrule@mda.yvelines.fr ou par téléphone : 07 61 53 40 45 / 01 39 07 75 48 / 0 801 801 100

Renseignements : sur le site du Département