Déconfinement : le vélo comme solution aux mobilités individuelles

NicolasThéodet

Le déconfinement est annoncé pour le 11 mai prochain. Cependant, un retour à la vie normale n’est pas pour tout de suite. De nombreuses alternatives sont présentées pour respecter les conseils sanitaires énoncés durant la crise. Parmi elles, le vélo fait office d’outil pratique et économique face aux transports en commun, facteur du développement du virus. Une pratique de la petite reine qui peut s’opérer dans les Yvelines, engagées dans les plans de mobilités douces depuis plusieurs années. 

Depuis plusieurs années, le Département des Yvelines accompagne les politiques en faveur du vélo. © CD78/ N. Duprey

Et si le vélo était la solution ? Alors que le gouvernement a déjà annoncé une date de début de déconfinement le 11 mai 2020, certains citoyens s’inquiètent des modalités de retour à la vie normale. Le principal sujet d’interrogation est celui de la distanciation sociale, notamment dans les transports en commun. Le déconfinement pourrait ainsi représenter un tournant pour la pratique du vélo, dont la place au sein des mobilités se fait toujours plus importante. Moyen de transport individuel et économique, il est une réponse évidente au respect des gestes barrières.

Le vélo comme réponse à la crise sanitaire pour les mobilités quotidiennes 

Le Département des Yvelines encourage le vélo comme une alternative viable à la voiture. En mai 2019, la commission permanente avait voté le Plan Relance Vélo 2019-2022 pour une politique cyclable plus incitative et ambitieuse sur l’ensemble du territoire. Cela correspond notamment à la construction d’infrastructures ou au soutien financier des plans vélos intercommunaux. Le Département a ainsi subventionné 3 500 places de stationnement et s’est engagé à hauteur de 7 M€ envers la communauté Grand Paris Seine et Oise pour la construction de franchissement de Seine entre Poissy et Carrière-sous-Poissy.

Passerelle Conflans Fin d'Oise

Offrir les infrastructures sécurisées est important dans le développement du vélo. Comme ici, sur la passerelle de Conflans-Sainte-Honorine.

« En Ile-de-France de manière générale, la demande des utilisateurs de vélo explose. Il faut malgré tout les infrastructures pour pouvoir se déplacer sereinement », explique Bernard Gouy, expert en modes de transport doux chez Transdev, opérateur de transport public. C’est pourquoi le Département soutien les collectivités, mais réalise aussi des projets capitaux sous sa maitrise d’ouvrage. Comme la mise en service de la RD30 qui comprend 6 kilomètres de voies vertes et de deux passerelles de franchissement de la RN12 (la dernière entre en service en 2020), la voie nouvelle de Sartrouville-Montesson (3km de pistes cyclables), ou encore le rénovation de la RD 307 qui inclut 6km de voies pour les mobilités douces.

Département et intercommunalités complémentaires sur la politique vélo

« L’avenir est aux circulations douces. C’est à nous, collectivités, de mettre à disposition les moyens et les ambitions pour développer ces mobilités dans les Yvelines », détaille Joséphine Kollmannsberger, vice-présidente déléguée à l’environnement. C’est là tout le rôle du Département qui accompagne les collectivités pour la réalisation de leur projet vélo. Ainsi, le territoire se dote d’un maillage adapté aux besoins des habitants avec le soutien du Conseil Départemental.

Au total, les Yvelines disposent de plus de 800km de voies cyclables. Ces dernières convergent vers les pôles gares multimodales comme Saint-Quentin-en-Yvelines (RER C), Saint-Rémy-lès-Chevreuse (RER B), Versailles Chantiers (RER C, Transilien), pour ensuite permettre un accès facilité à Paris. Malgré tout, en cette période de crise sanitaire, l’utilisation des transports laissent quelques questions en suspend. C’est pourquoi la Région Ile-de-France s’allie avec le Département pour mettre en place le RER V. « C’est un réseau régional de voies cyclables continues, sécuritaires, confortables et efficaces. La Région s’engage à le financer à 60%, et est prête à mobiliser jusqu’à 300 M€ », explique Valérie Pécresse, présidente de le la Région Ile-de-France.

Un RER Vélo pour les connexions entre Paris et la Grande Couronne

Présentation de la carte du RER V en Ile-de-France. © Collectif Vélo Ile-de-France

Le projet de RER V, imaginé par le Collectif Vélo Île-de-France, regroupe plus de 30 associations cyclistes franciliennes. Si la définition du cahier des charges précis sera réalisée en 2020, la Région s’est engagée le 22 avril dernier, à « permettre une mise en œuvre rapide et d’expérimenter certains type d’aménagement ». Ajoutant que « l’aide régionale concernera également la mise en œuvre d’opérations souples et légères visant à matérialiser de manière sécuritaire les lignes du RER V notamment dans le cadre de la période de dé-confinement ».

Dans ce plan d’urgence déconfinement, les Yvelines sont complémentaires avec la petite couronne. En effet, les jonctions prévoient un ralliement de Vélizy et Versailles aux Hauts-de-Seine. La voie cyclable versaillaise s’étendant ainsi à Trappes, Plaisir et Maurepas. Dans le nord du territoire, la liaison de la Défense avec le communauté d’Agglomération Saint-Germain-Boucle de Seine devrait s’en trouver renforcée. Le Plan vélo, voté en mai dernier et présenté par Pierre Fond, président de l’agglomération, avait pour objectif qu’ « il ne faudra que 12 minutes pour rejoindre la gare de Houilles et la Défense », expliquait-il. Ce raccordement avec le RER V prévoit un prolongement jusqu’à Conflans-Sainte-Honorine et Cergy-Pontoise. 

Dans un second volet de la mise en place du projet, les Yvelines devraient voir venir une piste cyclable reliant la Défense à Chatou,  Saint Germain-en-Laye, Poissy et Mantes la Jolie. Dans le centre du territoire, une voie reliant à Saint-Nom-la-Bretèche devrait aussi voir le jour (Voir carte). Véritable enjeu de mobilité, la pratique du vélo va être encouragée pour pallier aux besoins de mobilités dans le respect des règles éditées par la crise sanitaire.