Agriculture : un vrai besoin de main d’oeuvre pour la filière agricole

NicolasThéodet

Après un appel du ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, il est possible de venir en aide aux agriculteurs ayant besoin de main-d’oeuvre. Un cas qui concerne aussi les Yvelines. Les agriculteurs locaux sont d’ailleurs soutenus par la Chambre d’Agriculture d’Ile-de-France qui a mis en place un cellule spécifique durant la durée du confinement. 

Le printemps rime souvent avec reprise de l’activité pour certains agriculteurs. © CD78/N.DUPREY

Si le printemps pointe le bout de son nez, la filière agricole des Yvelines voit la nouvelle saison arriver avec crainte. Le confinement imposé, lié à la lutte contre la propagation du virus Covid-19, accentue le manque de main d’oeuvre qui se fait violemment ressentir. Un soucis d’autant plus marqué auprès des filières maraîchères et horticoles pour qui l’arrivée du mois d’avril « signifie le ramassage des premières récoltes », selon Christophe Dion, responsable de la chambre d’agriculture d’Ile-de-France. « Chaque année, sur l’ensemble de l’Ile-de-France, ce sont près de 1 000 personnes qui se déplacent sur les exploitations », précise-t-il. Habituellement, il s’agit d’une main d’oeuvre qui provient majoritairement de l’étranger et qui, à la vue des conditions actuelles, ne peut pas se déplacer.

Le besoin de main d’oeuvre des agriculteurs yvelinois

Ce problème n’est pas récent, « les agriculteurs des Yvelines et de l’Ile-de-France ont soulevé ce problème dès l’annonce des mesures de confinement », explique Christophe Dion. En réponse, mardi 24 mars, le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, a pris les devants en appelant les personnes « qui aujourd’hui ne travaillent pas, à celles et ceux qui sont confinés, à celles et ceux qui n’ont plus d’activité, je leur dis rejoignez la grande armée de l’agriculture française, rejoignez celles et ceux qui vont nous permettre de nous nourrir de façon propre, saine ».

Il est possible de venir en aide aux agriculteurs locaux sous certaines conditions. © CD78/N.DUPREY

Un appel qui vise à combler un manque de main d’oeuvre évalué, selon le syndicat agricole FNSEA, à 200 000 personnes. Les Yvelines, deuxième département agricole d’Ile-de-France, sont directement impactées par cette situation. « Nous avons déjà de nombreuses personnes qui nous sollicitaient avant, analyse le responsable de la chambre d’agriculture, nous les avons orientées vers les agriculteurs à proximité de chez eux et qui avaient demandé de l’aide ». Mais un tel engagement de solidarité n’est pas aussi simple. Les questions d’assurances, de sécurité ou de qualifications sont à prendre en compte pour s’engager dans un travail agricole. C’est pourquoi, en partenariat avec Pôle Emploi et l’ANEFA, a été lancée une plateforme libre d’inscription, afin de cadrer le besoin de main-d’oeuvre des agriculteurs, et l’engagement des volontaires.

Assister et venir en aide à l’agriculture local

Baptisée « Des bras pour ton assiette – Wizifarm », la plateforme permet à n’importe qui de proposer ses services aux agriculteurs qui en ont besoin. Sur la seule matinée du 25 mars, près de 13 000 candidats se sont portés volontaires sur l’ensemble du territoire national. Il suffit, pour en faire partie, d’être en bonne santé. Reste cependant qu’il s’agit bien d’un engagement à long terme. Les besoins des agriculteurs étant saisonniers, ces derniers doivent assurer un rendement conséquent sur une période précise. Le travail qui se fait actuellement aura aussi un impact sur les mois à venir et sur les récoltes des mois à venir.

Afin de garantir la sécurité alimentaire des populations, le Gouvernement a maintenu les activités agricoles. Ces dernières restent néanmoins impactées par la situation actuelle. C’est pourquoi, afin d’aider les agriculteurs des Yvelines, la Chambre d’Agriculture régionale a mis en place une cellule de crise spécifique afin de répondre à leurs attentes. Une adresse mail a ainsi été publiée pour tous les professionnels souhaitant des réponses sur le fonctionnement de leurs structures durant cette période de confinement.